L’univers de Jules Verne recèle, encore aujourd’hui, matière à bien des rêveries. Matrices du récit d’aventures et de voyage, ses histoires conjuguent avec brio le goût des péripéties et la découverte de mondes nouveaux.

Les Enfants du Capitaine Grant nous a paru l’œuvre idéale à adapter, dans le cadre d’un opéra pour chœurs d’adultes et d’enfants, puisqu’elle a pour personnages-titre deux enfants, qui partent à la recherche de leur père, perdu sur une île déserte dont ils ne connaissent pas l’emplacement exact.

Les étapes de leur parcours le long du 37e parallèle, de la traversée de la Cordillère des Andes aux déserts d’Australie, se coulent parfaitement dans le découpage par chansons d’une œuvre destinée à la scène.

Jules Verne rêve d’un monde qu’il ne connaît pas, à partir d’encyclopédies et d’atlas, comme les enfants devant une mappemonde : son écriture est pétrie d’une sorte innocence première, qui contamine ses personnages candides et naïfs, mais aussi valeureux et obstinés.

C’est un univers qui prête à chanter, aux côtés des héros, au présent de leurs actions.

Autant que possible, le travail d’adaptation s’est fait dans un style direct de narration, comme si on était devant un film, dans la puissance de l’événement et le surgissement de l’aventure.

On passe le détroit de Magellan, on est kidnappé par un condor, enseveli par une inondation, on est fait prisonnier mais on s’échappe en escaladant une roche…  Le livre d’images cède ainsi la place à l’évocation lyrique, qui passera par plusieurs registres, de la comédie au drame, de la comédie musicale à l’opéra, pour retranscrire au plus juste la folle variété des émotions et rebondissements du roman de Jules Verne.